l était une fois sur les remparts de l’Amirauté d’Alger, un redoutable canon baptisé, « Baba Merzoug », qui tenait le rôle de patriarche parmi les autres pièces d’artillerie. Son poids, pas moins de douze tonnes, soutenait une puissance de feu si dévastatrice qu’elle tint en respect, durant plusieurs décennies, toutes les flottes ennemies s’aventurant dans la baie d’El Djezaïr.
Ce canon, pris comme trophée de guerre après la conquête de 1830, a été rebaptisé par le colonisateur, « la consulaire ». Il se trouve aujourd’hui en France, dressé sur une place de la ville de Brest. L’amiral Charles Bazoche (1784-1853), ayant pris part à l’expédition contre Alger en 1830, a eu la charge de le transporter en France, ainsi que des caisses provenant du trésor confisqué à Alger : quatre tonnes d’or et vingt-cinq tonnes d’argent, selon certains historiens.
Si les autres canons de l’Amirauté d’Alger ont eu la malchance d’avoir été fondus, du temps de la colonisation pour en faire une statue équestre en hommage au Duc d’Orléans, Baba Merzoug, lui, est intact et il a hâte de rentrer chez lui. Ce que refusent les frenchies.